La
brute et le méchant
Un
faucon investi de mission divine,
Porté aux cieux d'un flux que
lui seul devine,
Nettoyant la planète comme fait
le Mistral,
Avait mûri les plans d'un devoir
pas banal :
Repérer le coucou et
piqué magistral,
Des vils parasites en supprimer pas
mal.
Notre spécialiste en vrai
chevalier blanc
Sur l'espèce du mal par un
droit justifié
Plutôt que mettre le
pique-assiette au banc,
devait régler un
génocide planifié.
Le régime n'était pas
désagréable
Et montrait aussi de quoi était
capable
Le justicier des cieux, ce voisin du
bon Dieu ,
Mais qui quelquefois pouvais rater le
maffieu.
Ce fut justement ce qui arriva
tantôt
Vu que notre coucou par un reflet dans
l'eau
Avait vu venir l'ombre du
météore
Et reconnu illico le coucouvore.
Là, par un savant
dérapage sans casse
Le faucon se replace et le menace :
«Par
quel cynisme ose-tu te défendre,
Sale
bête, tu es prise et dois te rendre!»
« - Comment
? Toi aussi créature du bon Dieu,
ne
vois-tu pas tes cruelles tares grossière
de
bête prétentieuse maîtresse des lieux ?
Ma
condition est de vivre en lisière
Des
bons principes, mais ne suis pas coupable
De
ce que Nature m'a rendu capable.
»
Interloquée, la très
souveraine race
En demeura là, et en bon
Seigneur passe,
Laisse le coucou vivre sa vie de voleur
et lui-même celle d'imparfait
prédateur.
Il est de prétendues
espèces suprêmes,
il est de prétendues
vérités divines,
Toutes les idées sont en fait
discutables,
Seul le manichéismes est
détestable.
Et, plus que tous les mobiles qui
l'animent,
C'est
la manière qui compte dans le crime.