Il était une fois un singe futé et beau
qui savait si bien mener son monde en bateau
qu'un beau jour la république des animaux
derrière son élite la voila sur l'eau.
Les affaires à bord semblaient très bien en main,
notre encravaté assurant le meilleur pain.
Puits de science infuse et comme un bon père
jetant ses conseils: «Gardez vous bien, mes frères,
de ceux qui voudraient vous faire tirer des bords.
Soyez donc dans le vent. Un foc ça vaut de l'or:
Vendez moi-ça. Laissez vous porter par l'onde
sous bonne brise filerons à la ronde
Jetez la lourde quille, puis son amarre...»
Sans quille donc, il tenait fort bien la barre...
Malgré tout cela l'horizon se fit sombre.
Des météores au vaisseau firent de l'ombre.
Le bateau lui même commençait à couiner.
«C'est la faute des rats qui vont tout nous ruiner.»
dit le serpent borgne à l'oreille du Maître.
«Ha!», répondit- il, «ils ne savent que naître!»
L'embarcation prit en final de la gîte.
Rats victimes au fond du bateau pour gîte.
La confiance s'estompait, La coque prenait eau,
il fallu écoper et chacun pris son seau.
Mais que fait notre singe? Veut-il notre mort
à prendre l'eau de mer et rejeter à bord?
«Vous n'y êtes pas et pour vous sauver faites
en surtout autant. Ma raison est parfaite:
Du coté du plus fort se trouve le salut!»
Enfin la communication ne passait plus.
Le singe cravaté, jeté par dessus bord,
A
propos du Singe libéral :
Cette petite fable a été diffusée sous forme de prospectus dans les
manifs anti-Juppé des années 90 à près de 5000 exemplaires.