Aux
naïfs parlons de la funeste mante,
celle qui couvre de passion dévorante
les amants qui la désireraient contrainte
mais qui paient très cher le feu de l'étreinte.
Celle de notre histoire est la pire
et plusieurs ingénus ensembles la prirent !
Séduction fatale et appel du destin,
sa perversion à elle est d'abord le festin !
Toutefois cet excès de sexe et de table
l'emporta aussi vers la mort implacable.
Cette fois l'abdomen éclaté,
elle ne s'était vraiment pas ratée.
Sans confession et sans regrets elle ose
s'élever au ciel, à la porte se pose,
puis face à Dieu elle se présente.
« Méchante, ta vie dégradante
et ton existence choquante
ne furent vraiment pas courantes ! »
- « Mais que me reproche-t-on donc ? Je suis pure ! 
Les réjouissances sont plaisir d'Epicure.
Ma satisfaction ne peut être mauvaise.
Mes consentants amants ? C'est eux que je lèse ?
Heureux d'offrir le dernier jour à leur reine,
comme ces combattants honorés dans l'arène
célébrés par Pline, Martial et les autres,
ils aiment ça ! Cette culture est la notre.
A ce destin accepté il faut qu'on pense
car trop injuste est votre intolérance ! »
Le procès fut expédié
et direct : l'enfer,
car du Monde les suffisants sont un cancer.