II) Analyse
socio-culturelle.
L'éthologie
étudie le comportement animal.
L'homme est aussi un animal.
Le rôle du taureau pendant une corrida est passif
quoiqu'en
disent les aficionados. Il serait intéressant de voir
comment
l'homme exploite les réactions typiques à son
espèce cependant cela n'expliquerait pas le pourquoi de la
tauromachie. C'est donc l'homme qui doit nous préoccuper.
Nous
renoncerons même à étudier le rapport
de la
bête à l'homme car la tauromachie est un concept
totalement artificiel et ses sources totalement anthropologiques.
2.1.1) Des relations entre les espèces :
Chaque espèce
vivante tend à
se multiplier, à occuper
l'espace et à s'approprier les ressources au
détriment
des autres espéces. L'homme
est actuellement l'espèce dominante (Petit
rappel
d'écologie fondamentale).
C'est
ainsi que la tauromachie est liée à
l'exploitation des
bovins pour leur viande et pour le plaisir. Comme décrit
dans la partie Histoire cet
état est historiquement
lié à l'existence d'élevages de type
extensif
notament des latifundia,
ce donc, dès
l'antiquité. Reste à expliquer ce besoin
qu'auraient les
hommes de ne point se contenter de soumettre une autre
espèce
pour juste assouvir sa faim mais
aussi pour son plaisir.
2.1.2) Bases anthropologiques d'un besoin:
Réfléchissons ! Il est
sûr qu'une violence
latente habite les hommes. Non pas qu'ils soient fondamentalement
mauvais mais le mal est en tous et à nous de ne pas le
cultiver. Difficile aussi de nier en l'homme la
pulsion
d'agressivité et est-elle une
génétique ou
culturelle ? De plus existe-t-il localement des
tempéraments plus "chauds" que ceux que l'on trouvent
ailleurs et qui seraient dus à la race ou aux
cultures
régionales ? Doutons-en ! En tout cas, Cela ne justifie
moralement pas les tolérances législatives
locales qui
existent en France d'autant que le doute est évident: Si
l'Espagne a ses aficionados (et une violence
institutionnalisée
dans l'arène), l'Angleterre a bien ses hooligans (et une
violence populaire autour du stade)... Reste la théorie
admissible de l'instinct de prédation. Mais il ne
saurait
alors être l'exclusivité des "peuples latins" et
nous
pouvons aussi admettre que cette tendance est maîtrisable par
l'espèce qui se croit "intelligente" !
Certes, le jour ou Adam a vu sa première fleur certainement
a-t-il voulu aussitôt la cueillir Le taureau est un bel
animal et
le tuer, c'est "le prendre!" Heureusement l'homme est
compatissant; Il devrait donc renoncer à "prendre" le
taureau
nullement consentant à mourir! Cette forme de
sensibilité
n'est même pas une exclusivité humaine. Certaines
espèces animales, peuvent nous donner des leçons,
la
faculté de compassion n'étant pas
l'exclusivité
des sujets dominants. Il se pourrait même que les sujets les
plus
rationnels perdent en sensibilités mais le pouvoir de
communiquer devrait permettre aux hommes de compenser largement.
D'où l'importance des caractéristiques
culturelles d'une
société et de la bonne intégration des
éléments qui la compose. Une étude a
été réalisée aux Etats-Unis
sur une forme
de criminalité particulièrement perverse: les
"serials
killers"(criminels auteurs de crimes multiples). Ce qui est apparu est
que tous ces meurtriers étaient d'un QI(quotient
intellectuel)
nettement au-dessus de la moyenne. Certainement avaient-ils aussi un
problème personnel les isolants mentalement du reste de la
société américaine... Reste un certain
culte des
armes à feu qui caractérise ce groupe culturel.
Parallèlement, nous n'avons donc pas à nous
étonner de trouver des gens particulièrement
"intelligents" parmi les aficionados. L' homme n'est pas une machine
mais un animal comme les autres. Son "intelligence" dépend
de sa
capacité à éduquer sa
sensibilité vers des
concrétisations. Il est regrettable que
"l'intelligence"
soit dans nos sociétés la valeur de base et le
scientisme
la valeur de progrès. Les manipulations
génétiques à venir pourraient ainsi
nous
préparer une descendance de "monstres", bien
qu'extrêmement intelligents! Gardons confiance tout de
même... Mais quand, en plus, certaines formes de violence
sont
élevées au rang des arts les plus
sacrés, soyons
inquiets !
2.1.3) Racines culturelles et évolution.
Pour le moment totalement
anachronique, en fait la
tauromachie fait typiquement partie de la civilisation latine,
elle-même dérivée d'origines grecques.
Celles-ci se
caractérisent en particulier par le culte de la force et de
la
puissance ou le fort est adoré et le faible
méprisé. Cela est homogène avec la
religion
antique et ses bases mythologiques ainsi qu'avec les moeurs de
l'époque (esclavage, crimes, abandons d'enfants, etc...) La
frontière entre le réel, la vie, et l'imaginaire,
monde
des Dieux et du phantasme, y est impalpable.... Le
Taureau
y tient une certaine place, cet auguste animal incarnant une certaine
beauté virile. (Comme, dans nos chimères, le Cerf
ou le
Lion. La féminité, elle, serait plutôt
biche... ou
fleur. Il est aussi intéressant de noter que le chasseur
préfère courser le Cerf qu'une biche...
Pourquoi?... Jalousie? )
Si la civilisation grecque nous a
apporté tout de
même certaines bonnes choses (reprises avec raison bien plus
tard
des bons éléments comme l'art antique et le
sport), les
romains avaient poussé cette culture jusqu'à la
plus
abjecte perversion. (Le sport lui-même était
jugé
"vulgaire" à Rome qui lui préférait
les jeux du
cirque! Le Lauréonus, mime romain, a tenu l'affiche pendant
deux
cents ans parce que de véritables tortures
étaient
appliquées à une doublure de l'acteur... ).
L'avènement de la religion
chrétienne et la
nouvelle culture associée, dite
"judéo-chrétienne"
(idées de bases: 1 seul Dieu, tout est amour, notion du
"péché" et nécessité de
l'effort, etc... )
ont fort heureusement remplacé facilités,
violences et
perversions institutionnelles. Le faible, le pauvre, etc, est
protégé de Dieu et bientôt "les
puissants" ne
présenteront plus leur rôle qu'à
l'imitation de ce
Dieu. C'est ainsi que plus tard (Moyen-Age) les armes se voudront
protectrices "de la veuve et de l'orphelin". Nous avons
oublié
combien cela constituait déjà un
progrès
considérable et aurions tors de ne retenir que les
déformations parfois criminelles toujours dûs en
fait aux
récupérations et détournements
institutionnels
systématiquement mis en place dès qu'une
idéologie
domine. Le rejet des pratiques antiques, en particulier des
courses de taureaux, est alors très vivace,
particulièrement dans les milieux instruits où la
théologie tient encore une grande place. Ce n'est
pratiquement
qu'en tant que telle que s'inscrit encore la lutte anti-taurine
à cette époque et ce, jusqu'à
l'arrivée des
idées dites "des lumières" où les
citoyens se
mirent à penser sur des bases plus personnelles. La lutte
anti-corrida fait maintenant corps avec la protection animale et plus
du tout avec la religion (les associations chrétiennes
d'aujourd'hui ayant une action anti-corrida sont aussi protectrices des
autres animaux ; Elles sont souvent inspirées des
idées
de Saint François d'Assise). On comprend mal le fait que les
mouvements pacifistes et autres non-violents ne se méfient
pas
et ne dénoncent pas la tauromachie, à l'exception
des
Nouveaux Droits de l'Homme et de quelques autres.
Dans leurs principes, les idées
du début de l'ère chrétienne
présentent
encore des insuffisances morales qui ont
généré
les spécificités occidentales et permis entre
autres
choses la tolérance aux courses de taureaux, voire leur
récupération comme pratique "très
catholique"
(!) en Espagne ! Ce, parce que :
- L' homme est au centre de l'univers. Dieu a
créé le monde pour lui, à son
service...
D'ailleurs, cet homme a été
créé à
l'image de Dieu !
- Seul l'homme a une âme. L'animal,
parait-il, ne
"ressent rien". Sauvage, utile ou nuisible, il fait partie de
l'environnement. Domestique c'est au mieux un meuble et souvent une
machine. Comme inconsciemment nous savons que ce n'est pas vrai nous
sommes quand même capables d'aimer notre chien... Et aussi
d'en
faire un souffre-douleur !
- Les notions chimériques monstres,
dragons et
autres démons exploitant nos angoisses existent encore et
restent cultivées à l'occasion. De la chouette au
taureau
l'animal est souvent présenté comme incarnation
du mal et
du danger. Pour les aficionados le taureau est un fauve,
ça passe très bien et tout le monde comprend !
Culturellement donc, l'animal en
tant qu'être ne pouvait exister... !
De plus l'église, toute puissante
jusqu'à la révolution(France) contrairement
à son
résiduel pouvoir d'influence actuel(France), a longtemps
été particulièrement pervertie de
l'intérieur comme par l'extérieur(toute
l'Europe).
Lorsqu'une idéologie, même religieuse incarne le
pouvoir
les moyens de promotion peuvent prendre le pas sur
l'éthique.
Ceci nous aide à comprendre que grâce à
l'hermétisme propre aux croyances religieuses, pourquoi les
manipulations idéologiques déviantes restent non
suspectées. Pour contester une politique
théocratique il faut remonter aux
références
originelles: citations des prophètes, écrits
sacrés contenus dans La Bible qu'il faut aussi arriver
à
bien interpréter. Autrefois, le peuple
analphabète
n'en avait pas les moyens... Maintenant, il n'a plus le
temps... Ceci explique entre autres qu'en Espagne dans
certains
milieux, on peut être très catholique en apparence
et
aimer la Corrida.
Autrement dit, les liaisons
tauromachie/catholicisme en Espagne correspondent tout simplement
à un phénomène de
récupération.
Probablement à double sens d'ailleurs, le clergé
espagnol
connu pour son intégrisme et le milieu taurin
s'échangeant ainsi une "clientèle" commune.
Notre civilisation repose toujours sur
des bases judéo-chrétiennes marquées
de
près par les idées dites des
"lumières", puis vint
1789, l'avènement de la laïcité,
etc....(France) qui
n'ont pratiquement que reconditionné nos fondements
culturels en
désintégrant les usages religieux de l'origine,
lesquels
étaient peut-être trop sujets aux
récupérations. Les hommes étaient
déjà frères. Là ils se sont
voulus libres
et égaux.
Mais à ce début l'Homme reste encore un
peu
"à l'image de Dieu"; Presque pas un mot de ce qui
n'est
point Homme. Des animaux... et même des
femmes... Cependant pour eux un progrès
cependant :
On peut discuter ! L'absence de cadre théologique ouvre la
contestation. Le débat démocratique est
inventé et
les idées peuvent gagner peu à peu en
cohérence. Nous pouvons
espérer ainsi
consentir une place aux règles de la vie dont celle de
l'homme
dans l'environnement. Cela suppose de reprendre nos conceptions de
prééminence et d'accorder avec
objectivité, porte
de notre propre salut, une place à l'animal en tant
qu'être vivant sensible et proche de nous. De telles prises
de
position se sont faites très tôt et sont de plus
en plus
admises. Citons l'action de Victor Hugo en tant que
député et la mise en place de la loi Grammont,
première loi française de défense
animale.
Ceux qui depuis toujours refusent les corridas peuvent
maintenant s'exprimer autrement. Les corridas, en raison de leur
origine historique, restent un rite antique certes, mais nous pouvons
surtout dire combien cet exutoire de la violence aux dépens
d'une pauvre bête heurte notre sensibilité!
D'abord pour
en défendre la victime désignée
d'avance et ce
n'est pas un hasard si la lutte anti-taurine et la protection animale
est si liées aujourd'hui.
Toutefois le développement
récent de notre civilisation ver la
"société de
consommation" remet pas mal de choses en question. Cette
société (la notre !) se caractérise
par une
prééminence des concepts de "marchés",
de
"croissance économique" et de satisfaction de besoins
artificiels afin de satisfaire les pré-cités.
Cela
à entraîné les hommes à
travailler plus que
de besoin et à toujours courir après le temps, ce
qui
hypothèque fortement leurs possibilités de
réflexions alors même qu'ils n'ont jamais
été autant informés.
Cependant nous arrivons
aussi enfin à une époque où souffle de
plus en
plus le rejet de toute formes de violences. Saurons-nous
êtres
adultes pour refuser la passivité et choisir la
responsabilité? De notre volonté
dépend l'avenir.
Le rejet de la tauromachie s'intègre normalement
à
l'intérieur de ce choix.
Car rien n'est figé et les confrontations
honnêtes
d'idées tout comme les influences suggestives continuent de
structurer notre société....
2.2.1) La rémanence marxiste.
A la moitié du
XXième siècle nous pouvions encore croire
à
l'avènement d'une société dite
socialiste. Nous
savons ce qu'il est advenu de cette conception aussi utopique qu'elle
était simpliste d'une société humaine.
Cette
tentative a toutefois fortement marqué la culture
occidentale.
L'idéologie de base en est purement humaniste (donc
anthropocentriste) sur un concept dit de "lutte des classes" au point
d'en faire un dogme. Ces notions étaient fausses
dès le
départ ; La vie telle qu'elle s'est
développée sur la terre
génère la
concurrence des individus, des groupes et aussi des espèces
entre elles . Dominant, l'homme tend s'approprier toutes les ressources
et les territoires. La vie déborde largement la
seule
"lutte des classes" qui pour être une
réalité pas
stupide du tout doit être réduite à ce
qu'elle est
: Un paramètre social. Ce n'est donc qu'un
élément
vide de sens pour qui le considérerait isolément.
Ce,
même rapporté à seule la
société des
hommes, donc à l'espèce humaine.
Or l'idéologie marxiste, dans sa
volonté
simplificatrice et de superfocalisation vers ses objectifs, occulte
à quel point le sort de l'animal est lié
à celui
des hommes. Celui-ci est au contraire placé dans une balance
où son sort ne pèse pas lourd. Autrement dit,
pour les
marxistes se préoccuper de l'animal est inconvenant.
«Quand des enfants ont faim, il est honteux de se
préoccuper de baleines, de pigeons ou de
taureaux.» (SIC)
C'est pour cela que les militants anti-corridas s'entendent dire
souvent qu'ils perdent leur temps, que pendant ce temps des hommes
meurent de faim, ou de la guerre... (Comme si nous étions
pour
la faim!.. Pour la guerre!... Voir l'argumentaire en annexe
pour
savoir répondre.) Ce sentiment fallacieux est facilement
partagé même par certains adversaires des
théories
marxistes car ils sont imbibés de la même
agressivité sectaire que leurs adversaires. Finalement que
l'on
soit libéral, réformateur
modéré ou
marxiste, on est toujours pour l'homme et la croissance. A notre
époque l'animal reste donc seulement une ressource
à
exploiter. Bref, pour toutes les idéologies dominantes
modernes
l'homme doit maîtriser la nature, donc les animaux et la
culture
taurine peut leur paraître très bien. D'ailleurs
"L'Huma"
a maintenant une rubrique taurine.
Il
est affligeant de constater des
attaques contre nous (et contre la protection animale en
général) dans les milieux antiracistes ainsi que
des
amalgames surprenants entre le national-socialisme et nos
idées
dans "une certaine presse"... Le pire journaliste est Guy Konopniki dit
"le Kono", ce type qui passe du rouge au rose, puis au vert suivant les
modes tout en restant bête et méchant quoi qu'il
arrive !
2.2.2) La société de consommation.
Typiquement décadente car
générée d'une évolution
spontanée
(en fait suggérée) et usant de nos
propensions
hédonistes (pour la pub : épicuriennes).
Contrairement
aux apparences elle n'est pas spontanément
désirée
et se caractérise par :
- la toute puissance de "l'argent" qui
impose des
règles très dures souvent
présentées comme
incontournables par la technocratie qui ne connaît que le
dieu
"Economie".
- Une idéologie
libérale et
individualiste.
- la sur information et une
communication qui a de
plus en plus tendance à passer subjectivement par "l'image"
que
par la démonstration objective. Les buts
recherchés sont
le profit et l'expansion (dite croissance). On ne demande pas l'avis du
citoyen mais on cherche à le satisfaire "pour son bien..."
On
exploite en fait sa vénalité, sa
sensualité, ou
tout autres sentiments primaires suivant
opportunité. Des besoins (?) sont
effectivement
satisfaits mais on en connaît déjà pas
mal de
conséquences regrettables....
- la
dégénérescence de la
culture de base occidentale dite
judéo-chrétienne: la
notion du "bien" et du "mal" dévie, avec l'apport de
l'influence
Hollywoodienne et télévisuelle vers celle, bien
moins
culpabilisante des bonnes et mauvaises gens. Car... le
méchant
est toujours l'autre!
- etc... .
Donc
ce qui importe aujourd'hui c'est la
mise en valeurs sonnantes et trébuchantes des satisfactions
sensuelles, mêmes contre la maîtrise de nos
responsabilités et quitte à abandonner pour cela
les
outils naturels ou acquis que sont par exemple notre
sensibilité
ou les éthiques morales.
Avec la tauromachie un profit est assuré. Ainsi,
si chaque
français va une fois dans sa vie à une corrida,
juste
pour voir, cela fait un chiffre total des recettes, par an,
d'environ 25 M€. Le marché des corridas est comme
les
autres choses juteuses : On ne peu pas en voir le
coté
avilissant derrière une caisse ! Les martyrs ne sont que de
pauvres bêtes. Oublions surtout cette autre victime, morale
seulement, qu'est ce pigeon de client dupé et perverti par
un
spectacle navrant et truqué. La corrida, commercialement,
ça marche ! (Quoique ça dépende... )
Pour
nous au contraire, la tauromachie, qui met en
scène une certaine forme de violence, constitue comme un
"Cheval
de Troie" culturel dans l'évolution sociale. Et si ce
"cheval"
est dans la place, il y est essentiellement à cause de la
société de consommation. D'ailleurs il se peut
que le
pire reste à venir. Voyez le film plus
réaliste
qu'il n'y parait d'Yves Boisset "Le prix du Danger" où des
hommes étaient chassés et tués dans un
jeu
télévisé. Dans l'attente,
grâce à
l'animal, à la fois si semblable et si différent,
on peut
déjà tout se permettre ! Et vive les corridas !
Bref,
dans une telle civilisation, il n'y a pas eu besoin
pour la toromafia de sortir d'une grande école pour flairer
la
bonne affaire. La tauromachie a une clientèle conquise sur
la
base des plus mauvais sentiments. La conscience du client
anesthésiée par une bonne image, ce
marché est
excellent. Dans une société comme la notre
où le
pauvre a honte et le salaud d'autant plus fier que sa
"réussite"
est ostentatoire, la tauromachie est aussi, quelque part, dans l'ordre
des choses.
2.2.3) Progrès de la non-violence.
Heureusement, nous arrivons aussi
enfin à une époque où souffle le rejet
de toute
formes de violences: Ce n'est pas une question de mode baba cool plus
ou moins marginale comme on pouvait le croire en 1968, mais une
condition de survie comme nous le pressentions depuis bien plus
longtemps, mais surtout depuis 1944 (la Bombe).
Contrairement au penchant
(exploitable) précitée, il s'agit là
d'un
véritable choix voulu par des citoyens motivés et
responsables.
Hors dans cette éthique le
rejet de la corrida va de soi et en constitue même un
élément primordial, ce pour plusieurs raisons:
- mise en scène du meurtre
rituel "avec du
vrai sang", l'utilisation de l'animal figurant la limite d'un fantasme
encore irréalisable autrement dans notre civilisation,
- manipulation du public:
mère des pires
excès!,
- validation de valeurs
guerrières: comme le
courage, l'esprit de sacrifice, etc.. Largement utilisé lors des
guerres du millieu du XXe siècle surtout durant la guerre
d'Espagne mais pas seulement comme le montre le document
ci-dessous. (Faits puissamment dissimulés aujourd'hui car ils démontrent trop en quoi il s'agit bien d'une anti-valeur à notre époque !)
CORRIDA
OFFERTE AUX TROUPES D'OCCUPATION
(Bayonne - 18 mai 1941)
Image
prise à "l'ennemi" : Hé
oui, ce genre de document est fièrement
présenté
dans la presse aficionada !
(Par ennemi comprendre la presse aficionada ; Cette "prise" est si
précieuse qu'elle est deux fois présente dans ce dossier
: Elle illustre aussi dans la partie Histoire la collusion
du mundillo et des latifundistes avec la Phalange et
les autres fascismes d'Europe.)
III)
Situation
actuelle et tournures possibles.
3.1) Le
Prosélytisme aficionado.
Il ne peut évidemment pas être franc et
honnête.
Deux techniques essentielles sont mis en oeuvre :
- L'INTOX grâce à la
complicité des
médias dominants.
- La SUGGESTION au sens freudien du terme : On
procède par images et symboles.
Commentaire TF1 (25/7/91) à
propos du tour de France: «Le champion basque espagnol Miguel
INDURAIN n'aime pas les corridas. Ce n'est pas un
patriote.» Nous laisserons de coté
l'aspect
insultant d'un tel commentaire mais pouvons en retenir deux
hypothèses: soit on lui a demandé son avis sur le
sujet,
soit on lui a carrément demandé (avec
échec) de
promotionner les corridas. Comme 10 jours avant ce cycliste
n'était pas une vedette nous pouvons en déduire
que le
marketing taurin ne veut pas perdre de temps! Sur ce seul
exemple
nous pourrions nous tromper. Malheureusement quand nous
entendons
tous les jours ou presque l'apologie taurine le doute n'est pas permis:
toutes les "vedettes" animant les médias écrits,
parlés, et audiovisuels sont informées,
sollicitées... dans le sens voulu par les auteurs de l'intox
taurin.
Si l'apologie ronflante d'une certaine
littérature
constitue l'artillerie lourde de nos adversaires entrent par les
petites portes mille petites pièces constitutives de l'image
que
l'on veut donner de la tauromachie. D'abord comme quoi les corridas,
cela vas de soi, que cela fait partie de notre univers normal...
(!) Ainsi le "clown"(Michel cardoze) de service
météo sur TF1 qui va nous trouver le moyen de
placer que:
« Le temps sera idéal à Vic-Fesansac
pour la
corrida de demain... » (Combien ça lui rapporte?).
Au
cours de jeux idiots habituels à la
télévision(FR3) on a pu voir un
candidat se mettre
à dessiner un taureau, bien que sans rapport avec la
demande,
etc...
Citons aussi les
récupérations et autres
faux-semblant:
- d'abord donner l'impression que la tauromachie
s'intègre naturellement avec les principes socialement
reconnus,
notamment ceux de la religion. Cette méthode est
ancienne
et, au fond, défensive car les corridas ont
été
très attaquées autrefois par l'église.
Cette
façon de procéder dite "faux cul" (SIC
la sagesse
populaire) n'est pas exclusive à la tauromachie. La
bigoterie et
les bonnes oeuvres sauvent les malins depuis des lustres. Les
grands toreros et autres toromaniaques n'étant pas les
derniers,
impossible de s'en prendre à ces gens là !
- 26 Novembre 1991: NIMEÑO II est mort et tous les
quotidiens populistes versent d'énormes larmes de crocodiles
en
1ère page! En France la presse ne peut pas (trop) mentir,
alors
la manipulation passe par l'importance donnée à
tel ou
tel sujet et à sa présentation. Chaque torero
mort
constitue ainsi une belle promotion tauromachique! (Lamentable... ).
Plus moderne et plus français: les "invitations
gratuites". Evidemment pas à tout le monde! Il
faut
être, par exemple, soit un personnage influent, soit un jeune
lequel n'aurait (pour le moment) de toute façon pas les
moyens
de payer... C'est ainsi que le nombre de places gratuites
est, en
France, relativement important mais ne nous y trompons
pas!
Le but n'est pas de remplir les arènes ni de faire des
cadeaux:
la vérité est que les promoteurs de la
tauromachie voient
loin et savent "investir" à long terme.
Les
journalistes, connus et moins connus, reçoivent tous les ans
ce
que l'on appelle les "Dossiers de presse" contenant tout ce qu'ils
doivent savoir, notamment les programmes.
L'invitation n'est pas oubliée....
Notons qu'a cette réclame
sophistiquée se superpose une poussée
sympathisante qui
nous porte grand tors comme dans la chanson "Les Belles
Etrangères" de Jean Ferrat. (Revenir
éventuellement au
3.2.1 pour en comprendre la motivation). Et ce n'est pas la seule !
L'intégration
à la
fête verrouille le processus d'assujettissement.
.2) L'ouverture
Européenne.
Rappel: l'"EUROPE" qui nous
est
présentée comme une unification
démocratique est
en réalité dans ses buts réels une
"Europe des
marchands". (Il existe bien des possibilités positives dans
la
construction de l'Europe comme la gestion des
intérêts
communs: règles relatives à la protection de
l'environnement par exemple. A nous de pousser dans le bon sens...
quitte à freiner dans le mauvais suivant
nécessités).
Récemment joint: l'Espagne et ce qui est devenu
un de ses
produits pratiquement spécifiques: Les corridas. Car la
tauromachie génère un rapport financier pour les
éleveurs des "latifundia" (paradis des taureaux
semi-sauvages
jusqu'au jour ou... ), les toreros en renom et les diverses entreprises
intermédiaires organisatrices. Cet ensemble forme une
"tauromachie-business" intrigante que l'on peut aussi appeler toromafia
(Alain Perret). De plus certains animateurs de média
influents
ainsi que des publicitaires pensent qu'associer l'image de la
tauromachie et de l'Espagne est une bonne solution promotionnelle . En
conséquence, la publicité des corridas
constatée
en ce moment sur les médias populaires est logique et
résulte d'un plan concerté. Le fait que cette
poussée promotionnelle soit récente et soit plus
particulièrement renforcée depuis
l'entrée de
l'Espagne dans l'espace Européen entre dans cette logique.
Notons que l'instauration à
Floirac d'une pratique taurine résulte d'une tentative de
mise
en place d'une "tête de pont" par le prestataire espagnol
Chopéra. Finalement c'est le français Lartigue
qui a
raflé la mise et ses intérêts.
Il est urgent de mettre un frein
à la promotion actuelle des corridas. Si l'Europe actuelle
est
surtout pour le moment une Europe des marchands, heureusement qu'il
existe un contre-pouvoir potentiel: nos représentants au
parlement européen. Nous savons que la question est
déjà venue sur le tapis mais aussi,
hélas, qu'elle
a été remise... Hors, nos
adversaires mettent
actuellement en oeuvre tous leurs moyens pour promouvoir leurs affreux
spectacles. Je ne vous cache pas que, étant sur le terrain,
j'ai
le sentiment que nous n'avons pas les moyens de résister
longtemps à leur puissante propagande. (Si ceux-ci aiment
à placer leurs panégyriques dans la presse, ils
refusent
de plus en plus tout débat avec nous) Craignons que deux ou
trois ans suffisent encore pour qu'il soit impossible d'enrayer
l'expansion de la tauromachie. C'est maintenant qu'il faut proposer
l'abolition. Après ce sera très, très
long... car il est regrettable de constater une
réalité qui s'impose à nous: bien des
gens sont
facilement imprégnés du "vice" corridas jusqu'au
fanatisme et craignons de ne pas arriver à voir une
abolition
aboutir en moins d'une génération (Au mieux:
c'est
déjà la règle en Espagne et dans les
Landes!). Et
dans l'attente, nous en subirons des conséquences induites
graves susceptibles de déborder même la lutte de
défense des animaux car la corrida repose le
problème
même de nos conceptions fondamentales du respect de la vie.
Mais
nous pouvons toutefois penser que mener une contestation active et
médiatique - si c'est possible - nous garantisse tout de
suite
l'isolement de la mentalité taurine.
Remarque
:(Edition papier 1996 et
suivantes)
La présente conclusion date de 1990
(déjà!).
Plutôt que de la reprendre citons CAVANNA
(Charlie-Hebdo
du 29 mai 1996)
« La mafia
tauromachique a gagné. La presse
entière délire sur chaque
«événement» dans ce domaine
pourri.
Libération consacre une page à une
«héroïne de cape et
d'épée», avec
une niaiserie dans le dithyrambique digne des journaux pour midinettes.
L'express, le Figaro, d'autres, entonnent l'hymne
à la
gloire de l'habit de lumière.. Ils ont
gagné.
Les tueurs à papillotes. Les assassins en habit de carnaval.
Les
bourreaux «de tradition». Depuis des
années, ils ont
entrepris la conquête de la France, tournant la loi ou la
violant, arrosant qui il faut arroser... Il faut croire qu'ils ont
trouvé un public complaisant. La corrida est en train de
prendre
chez nous une importance comparable à celle du tour. L'odeur
du
sang fait bander la France... En même temps l'abatage des
bébés phoques est à nouveau permis.
Les refuges
sont submergés d'abandons... Ils ont gagné. Sur
tous les
fronts. »
Croa
Lisez
maintenant l'Histoire
de
la tauromachie
qui vous fera comprendre encore bien
des
choses !
ou directement Rendez-vous
en
Annexe
- Vous y trouverez arguments et
références pour
l'action anti-corrida -
(Il est recommandé d'avoir lu tout le
reste
avant d'accéder aux annexes.)
Pour
les Illustrations:
Merci aux archives de la Ville de Bordeaux (Partie Histoire)
Pas merci à Radio-France & CorridA.
Pas merci à Sud-Ouest Dimanche.
Un grand Merci à "CHARLIE Hebdo" Journal libre et
sans pub
seul à dire
certaines vérités.
Votre CHARLIE
Vous attend tous les mercredi chez votre marchand
- 2 euro - (1/2003)
( Publicité non sollicité )