Viens dans ma pompe (Croa)   Cours d'anti-tauromachie
Par Croa
 Croa fait sa conférence avec passion
  Pour se
Rendre directement à l'Histoire de la tauromachie
(On peut commencer par là)
Curieux venus ici par hasard, lisez au moins celà :

Cliquer ici

            Pour se
Rendre directement aux Annexes
     (Arguments et références ; L'accès direct n'est recommandé
qu'aux connaisseurs )

Cliquer ici

 
 A l'usage des anti-corridas cet ouvrage comprend trois parties:
- Une partie principale (vous y êtes!) décrivant ce qu'est la tauromachie , rites et sociologie.
- L'Histoire de la tauromachie et ses vérités cachées.
- En annexes des pièces de références et des conseils pour lutter contre les corridas.
 
Logo de l'ex-COGAIC

La première édition (En papier et alors titré : Notice d'introduction à l'anti-tauromachie.) a été faite au nom du CoGAIC. Cette association girondine anti-corrida n'existe plus mais l'Auteur tient à rendre hommage à ses Fondateurs et notamment à ceux qui ne sont plus là et particulièrement Messieurs Truchemoteet Chantereau.
 
 


Sommaire
Note pratique : Volontairement la partie principale à été composée d'une pièce. Vous pouvez donc la lire tranquillement hors connexion. (Les liaisons du sommaire sont des ancres)
Aller tout en haut de la page.

I) Notions de base :
  1.1) La course de taureaux.
  1.2) Le rite dit "à l'espagnole".
  1.3) Aperçu de la mentalité taurine.
   1.3.1 Idéologie.
   1.3.2 Réalité.
 
 II) Analyse socio-culturelle.

  2.1) Cadre éthologique
2.1.1)  Des relations entre les espèces :
2.1.2) Base anthropologique d'un besoin
2.1.3) Racines culturelles.

  2.2) Cadre culturel.
     2.2.1) La rémanence marxiste.
     2.2.2) La société de consommation.
     2.2.3) Progrès de la non-violence.
 
 III) Situation actuelle et tournures possibles.
  
 3.1) Le Prosélytisme aficionado:
Procédés et moyens mis en oeuvres.

  3.2) L'ouverture européenne.
 
 IV) Conclusion.





I) Notions de base :
 
 
 
1.1) Course de taureaux. (en général)
 
  "Course" ne doit pas être pris dans le sens moderne du terme, le taureau doit courir parce qu'il "combat", c'est "la course du taureau". "Taureaux" est au pluriel parce que plusieurs "courses" auront lieu à chaque corrida. Notons que cette notion était plus évidente dans la tradition des courses du sud-ouest telles qu'elles se pratiquaient jusqu'au XVIIème siècle dans lesquelles des chiens étaient justement chargés de faire courir le taureau en un enchaînement de manoeuvres véneriales afin d'amener la bête à bout comme dans une chasse mise en scène. Ces jeux barbares justement abolis ont ressuscité sous une forme plus "fine" importée d'Espagne.



 1.2) Course dite "à l'espagnole" ou corrida formelle (actuellement rite le plus courant).

                  ( Voir également en annexe: grille CRAC )
Tignous nous montre une corrida
                         
            Une corrida se déroule presque toujours selon la même habitude et dans les très grandes lignes nous trouvons:
               - Le défilé d'introduction (le paséo)
               - les courses proprement dites avec "travail" du taureau par poses de banderilles et surtout piques afin d'affaiblir l'animal: plus l'animal devait être piqué plus celui-ci était considéré comme un bon taureau (environ un "mauvais quart d'heure" pour la bête). Toutefois ces derniers temps les taureaux sont moins piqués (car préparés) et l'accent est mis sur le travail à la cape. (Nous verrons plus loin que la culture tauromachique n'est pas figée).
                 - la mise à mort d'un(à) coup(s) d'épée.  Si celle-ci est bien faite, au fond tant mieux. Malheureusement cela est rare. Il faut le plus souvent achever lamentablement la Bête d'un coup de poignard à la tête alors qu'elle s'est affalée par terre.
                   - Le torero salue son public....(pour nous c'en est assez)...
  Tout cela est enrubanné dans une ambiance anesthésiante (1)  de strass et de musique...

  Variantes:
                   - Les "novilladas": avec des toreros novices sur de jeunes bêtes (l' animal y est encore plus "charcuté", les accidents sont plus nombreux, et... ça coûte moins cher).
                   - Fantaisies du plus mauvais goût (souvent pour les enfants!) comme ces toréadors nains "combattant" des petits taureaux.
   - Etc... ( Voir en annexe: grille CRAC ).

Retour au sommaire


 1.3 ) Aperçu de l'idéologie taurine et réalités sur ce spectacle.

  1.3.1 Idéologie.
                  - Le taureau est perçu comme un "fauve", une brute dangereuse, une force de la nature dont on ne sait s'il faut l'admirer où en avoir peur...
                  - Spectacle beau et tragique dominé par un petit homme en costume brillant... et par le public, avec notamment son (théorique) droit de Grâce si la bête "s'est bien battue".
                  - Une certaine forme de morbidité: sang et soleil (sic). La "beauté" de la mort. (re...sic!)
 En fait, la corrida comble des besoins primaires de sécurité, d'auto-reconnaissance (par identification au toréro qui représente l'Homme) et de domination. Ce, après avoir réveillé les craintes primitives de certains, l'instinct de prédation chez d'autres; Tous sentiments aussi sauvages qu'inconscients...
  1.3.2 Réalité.
                  - En fait ce spectacle est truqué. Le taureau ne connaît pas les règles de la corrida et n'a aucune chance de survie. De plus celui-ci a été préparé en coulisse : sciage des cornes, poison lent, etc... La vue de cet animal est relativement basse et son odorat ne compense pas. Il est donc facile de le leurrer à la cape. Le travail à la cape constitue la base de la corrida.

Retour au sommaire

 


 
II) Analyse socio-culturelle.

 2.1) Cadre éthologique.
 
L'éthologie étudie le comportement animal. L'homme est aussi un animal.
 Le rôle du taureau pendant une corrida est passif quoiqu'en disent les aficionados. Il serait intéressant de voir comment l'homme exploite les réactions typiques à son espèce cependant cela n'expliquerait pas le pourquoi de la tauromachie. C'est donc l'homme qui doit nous préoccuper. Nous renoncerons même à étudier le rapport de la bête à l'homme car la tauromachie est un concept totalement artificiel et ses sources totalement anthropologiques.

2.1.1)  Des relations entre les espèces :
  Chaque espèce vivante tend à se multiplier, à occuper l'espace et à s'approprier les ressources au détriment des autres espéces. L'homme est actuellement l'espèce dominante (Petit rappel d'écologie fondamentale). 
C'est ainsi que la tauromachie est liée à l'exploitation des bovins pour leur viande et pour le plaisir. Comme décrit dans la partie Histoire cet état est historiquement lié à l'existence d'élevages de type extensif notament des latifundia, ce donc, dès l'antiquité. Reste à expliquer ce besoin qu'auraient les hommes de ne point se contenter de soumettre une autre espèce pour juste assouvir sa faim mais aussi pour son plaisir.

  2.1.2) Bases anthropologiques d'un besoin:
  Réfléchissons ! Il est sûr qu'une violence latente habite les hommes. Non pas qu'ils soient fondamentalement mauvais mais le mal est en tous et à nous de ne pas le cultiver.   Difficile aussi de nier en l'homme la pulsion d'agressivité et est-elle une génétique ou culturelle ?  De plus existe-t-il localement des tempéraments plus "chauds" que ceux que l'on trouvent ailleurs  et qui seraient dus à la race ou aux cultures régionales ? Doutons-en ! En tout cas, Cela ne justifie moralement pas les tolérances législatives locales qui existent en France d'autant que le doute est évident: Si l'Espagne a ses aficionados (et une violence institutionnalisée dans l'arène), l'Angleterre a bien ses hooligans (et une violence populaire autour du stade)... Reste la théorie admissible de l'instinct de prédation.  Mais il ne saurait alors être l'exclusivité des "peuples latins" et nous pouvons aussi admettre que cette tendance est maîtrisable par l'espèce qui se croit "intelligente" !
Certes, le jour ou Adam a vu sa première fleur certainement a-t-il voulu aussitôt la cueillir Le taureau est un bel animal et le tuer, c'est "le prendre!"  Heureusement l'homme est compatissant; Il devrait donc renoncer à "prendre" le taureau nullement consentant à mourir! Cette forme de sensibilité n'est même pas une exclusivité humaine. Certaines espèces animales, peuvent nous donner des leçons, la faculté de compassion n'étant pas l'exclusivité des sujets dominants. Il se pourrait même que les sujets les plus rationnels perdent en sensibilités mais le pouvoir de communiquer devrait permettre aux hommes de compenser largement. D'où l'importance des caractéristiques culturelles d'une société et de la bonne intégration des éléments qui la compose. Une étude a été réalisée aux Etats-Unis sur une forme de criminalité particulièrement perverse: les "serials killers"(criminels auteurs de crimes multiples). Ce qui est apparu est que tous ces meurtriers étaient d'un QI(quotient intellectuel) nettement au-dessus de la moyenne. Certainement avaient-ils aussi un problème personnel les isolants mentalement du reste de la société américaine... Reste un certain culte des armes à feu qui caractérise ce groupe culturel. Parallèlement, nous n'avons donc pas à nous étonner de trouver des gens particulièrement "intelligents" parmi les aficionados. L' homme n'est pas une machine mais un animal comme les autres. Son "intelligence" dépend de sa capacité à éduquer sa sensibilité vers des concrétisations.  Il est regrettable que "l'intelligence" soit dans nos sociétés la valeur de base et le scientisme la valeur de progrès.  Les manipulations génétiques à venir pourraient ainsi nous préparer une descendance de "monstres", bien qu'extrêmement intelligents! Gardons confiance tout de même... Mais quand, en plus, certaines formes de violence sont élevées au rang des arts les plus sacrés, soyons inquiets !


  2.1.3) Racines culturelles et évolution.
   Pour le moment totalement anachronique, en fait la tauromachie fait typiquement partie de la civilisation latine, elle-même dérivée d'origines grecques. Celles-ci se caractérisent en particulier par le culte de la force et de la puissance ou le fort est adoré et le faible méprisé. Cela est homogène avec la religion antique et ses bases mythologiques ainsi qu'avec les moeurs de l'époque (esclavage, crimes, abandons d'enfants, etc...) La frontière entre le réel, la vie, et l'imaginaire, monde des Dieux et du phantasme, y est impalpable....   Le Taureau y tient une certaine place, cet auguste animal incarnant une certaine beauté virile. (Comme, dans nos chimères, le Cerf ou le Lion. La féminité, elle, serait plutôt biche... ou fleur. Il est aussi intéressant de noter que le chasseur préfère courser le Cerf qu'une biche...  Pourquoi?...  Jalousie? )
   Si la civilisation grecque nous a apporté tout de même certaines bonnes choses (reprises avec raison bien plus tard des bons éléments comme l'art antique et le sport), les romains avaient poussé cette culture jusqu'à la plus abjecte perversion. (Le sport lui-même était jugé "vulgaire" à Rome qui lui préférait les jeux du cirque! Le Lauréonus, mime romain, a tenu l'affiche pendant deux cents ans parce que de véritables tortures étaient appliquées à une doublure de l'acteur... ).
   L'avènement de la religion chrétienne et la nouvelle culture associée, dite "judéo-chrétienne" (idées de bases: 1 seul Dieu, tout est amour, notion du "péché" et nécessité de l'effort, etc... ) ont fort heureusement remplacé facilités, violences et perversions institutionnelles. Le faible, le pauvre, etc, est protégé de Dieu et bientôt "les puissants" ne présenteront plus leur rôle qu'à l'imitation de ce Dieu. C'est ainsi que plus tard (Moyen-Age) les armes se voudront protectrices "de la veuve et de l'orphelin". Nous avons oublié combien cela constituait déjà un progrès considérable et aurions tors de ne retenir que les déformations parfois criminelles toujours dûs en fait aux récupérations et détournements institutionnels systématiquement mis en place dès qu'une idéologie domine.  Le rejet des pratiques antiques, en particulier des courses de taureaux, est alors très vivace, particulièrement dans les milieux instruits où la théologie tient encore une grande place. Ce n'est pratiquement qu'en tant que telle que s'inscrit encore la lutte anti-taurine à cette époque et ce, jusqu'à l'arrivée des idées dites "des lumières" où les citoyens se mirent à penser sur des bases plus personnelles. La lutte anti-corrida fait maintenant corps avec la protection animale et plus du tout avec la religion (les associations chrétiennes d'aujourd'hui ayant une action anti-corrida sont aussi protectrices des autres animaux ; Elles sont souvent inspirées des idées de Saint François d'Assise). On comprend mal le fait que les mouvements pacifistes et autres non-violents ne se méfient pas et ne dénoncent pas la tauromachie, à l'exception des Nouveaux Droits de l'Homme et de quelques autres.

  Dans leurs principes, les idées du début de l'ère chrétienne présentent encore des insuffisances morales qui ont généré les spécificités occidentales et permis entre autres choses la tolérance aux courses de taureaux, voire leur récupération comme pratique "très catholique" (!)  en Espagne ! Ce, parce que :
   - L' homme est au centre de l'univers. Dieu a créé le monde pour lui, à son service... D'ailleurs, cet homme a été créé à l'image de Dieu !
   - Seul l'homme a une âme. L'animal, parait-il, ne "ressent rien". Sauvage, utile ou nuisible, il fait partie de l'environnement. Domestique c'est au mieux un meuble et souvent une machine. Comme inconsciemment nous savons que ce n'est pas vrai nous sommes quand même capables d'aimer notre chien... Et aussi d'en faire un souffre-douleur !
   - Les notions chimériques monstres, dragons et autres démons exploitant nos angoisses existent encore et restent cultivées à l'occasion. De la chouette au taureau l'animal est souvent présenté comme incarnation du mal et du danger.  Pour les aficionados le taureau est un fauve, ça passe très bien et tout le monde comprend !

   Culturellement donc, l'animal en tant qu'être ne pouvait exister...  !

  De plus l'église, toute puissante jusqu'à la révolution(France) contrairement à son résiduel pouvoir d'influence actuel(France), a longtemps été particulièrement pervertie de l'intérieur comme par l'extérieur(toute l'Europe). Lorsqu'une idéologie, même religieuse incarne le pouvoir les moyens de promotion peuvent prendre le pas sur l'éthique. Ceci nous aide à comprendre que grâce à l'hermétisme propre aux croyances religieuses, pourquoi les manipulations idéologiques déviantes restent non suspectées.  Pour contester une politique théocratique il faut remonter aux références originelles: citations des prophètes, écrits sacrés contenus dans La Bible qu'il faut aussi arriver à bien interpréter.  Autrefois, le peuple analphabète n'en avait pas les moyens...  Maintenant, il n'a plus le temps...  Ceci explique entre autres qu'en Espagne dans certains milieux, on peut être très catholique en apparence et aimer la Corrida.

  Autrement dit, les liaisons tauromachie/catholicisme en Espagne correspondent tout simplement à un phénomène de récupération. Probablement à double sens d'ailleurs, le clergé espagnol connu pour son intégrisme et le milieu taurin s'échangeant ainsi une "clientèle" commune.

  Notre civilisation repose toujours sur des bases judéo-chrétiennes marquées de près par les idées dites des "lumières", puis vint 1789, l'avènement de la laïcité, etc....(France) qui n'ont pratiquement que reconditionné nos fondements culturels en désintégrant les usages religieux de l'origine, lesquels étaient peut-être trop sujets aux récupérations. Les hommes étaient déjà frères. Là ils se sont voulus libres et égaux.
 Mais à ce début l'Homme reste encore un peu "à l'image de Dieu";  Presque pas un mot de ce qui n'est point Homme. Des animaux...  et même des femmes...   Cependant pour eux un progrès cependant : On peut discuter ! L'absence de cadre théologique ouvre la contestation. Le débat démocratique est inventé et les idées peuvent gagner peu à peu en cohérence.   Nous pouvons espérer ainsi consentir une place aux règles de la vie dont celle de l'homme dans l'environnement. Cela suppose de reprendre nos conceptions de prééminence et d'accorder avec objectivité, porte de notre propre salut, une place à l'animal en tant qu'être vivant sensible et proche de nous. De telles prises de position se sont faites très tôt et sont de plus en plus admises. Citons l'action de Victor Hugo en tant que député et la mise en place de la loi Grammont, première loi française de défense animale.
  Ceux qui depuis toujours refusent les corridas peuvent maintenant s'exprimer autrement. Les corridas, en raison de leur origine historique, restent un rite antique certes, mais nous pouvons surtout dire combien cet exutoire de la violence aux dépens d'une pauvre bête heurte notre sensibilité! D'abord pour en défendre la victime désignée d'avance et ce n'est pas un hasard si la lutte anti-taurine et la protection animale est si liées aujourd'hui.

  Toutefois le développement récent de notre civilisation ver la "société de consommation" remet pas mal de choses en question.  Cette société (la notre !) se caractérise par une prééminence des concepts de "marchés", de "croissance économique" et de satisfaction de besoins artificiels afin de satisfaire les pré-cités. Cela à entraîné les hommes à travailler plus que de besoin et à toujours courir après le temps, ce qui hypothèque fortement leurs possibilités de réflexions alors même qu'ils n'ont jamais été autant informés.  Cependant nous arrivons aussi enfin à une époque où souffle de plus en plus le rejet de toute formes de violences. Saurons-nous êtres adultes pour refuser la passivité et choisir la responsabilité? De notre volonté dépend l'avenir. Le rejet de la tauromachie s'intègre normalement à l'intérieur de ce choix.

Vierge bandante pour torero
Retour au sommaire
 
  2.2) Cadre culturel.

  Car rien n'est figé et les confrontations honnêtes d'idées tout comme les influences suggestives continuent de structurer notre société....

  2.2.1) La rémanence marxiste.

   A la moitié du XXième siècle nous pouvions encore croire à l'avènement d'une société dite socialiste. Nous savons ce qu'il est advenu de cette conception aussi utopique qu'elle était simpliste d'une société humaine. Cette tentative a toutefois fortement marqué la culture occidentale. L'idéologie de base en est purement humaniste (donc anthropocentriste) sur un concept dit de "lutte des classes" au point d'en faire un dogme. Ces notions étaient fausses dès le départ ;  La vie telle qu'elle s'est développée sur la terre génère la concurrence des individus, des groupes et aussi des espèces entre elles . Dominant, l'homme tend s'approprier toutes les ressources et les territoires.  La vie déborde largement la seule "lutte des classes" qui pour être une réalité pas stupide du tout doit être réduite à ce qu'elle est : Un paramètre social. Ce n'est donc qu'un élément vide de sens pour qui le considérerait isolément. Ce, même rapporté à seule la société des hommes, donc à l'espèce humaine.
   Or l'idéologie marxiste, dans sa volonté simplificatrice et de superfocalisation vers ses objectifs, occulte à quel point le sort de l'animal est lié à celui des hommes. Celui-ci est au contraire placé dans une balance où son sort ne pèse pas lourd. Autrement dit, pour les marxistes se préoccuper de l'animal est inconvenant. «Quand des enfants ont faim, il est honteux de se préoccuper de baleines, de pigeons ou de taureaux.» (SIC) C'est pour cela que les militants anti-corridas s'entendent dire souvent qu'ils perdent leur temps, que pendant ce temps des hommes meurent de faim, ou de la guerre... (Comme si nous étions pour la faim!.. Pour la guerre!...  Voir l'argumentaire en annexe pour savoir répondre.) Ce sentiment fallacieux est facilement partagé même par certains adversaires des théories marxistes car ils sont imbibés de la même agressivité sectaire que leurs adversaires. Finalement que l'on soit libéral, réformateur modéré ou marxiste, on est toujours pour l'homme et la croissance. A notre époque l'animal reste donc seulement une ressource à exploiter. Bref, pour toutes les idéologies dominantes modernes l'homme doit maîtriser la nature, donc les animaux et la culture taurine peut leur paraître très bien. D'ailleurs "L'Huma" a maintenant une rubrique taurine.

 Il est affligeant de constater des attaques contre nous (et contre la protection animale en général) dans les milieux antiracistes ainsi que des amalgames surprenants entre le national-socialisme et nos idées dans "une certaine presse"... Le pire journaliste est Guy Konopniki dit "le Kono", ce type qui passe du rouge au rose, puis au vert suivant les modes tout en restant bête et méchant quoi qu'il arrive !


  2.2.2) La société de consommation.

   Typiquement décadente car générée d'une évolution spontanée (en fait suggérée) et  usant de nos propensions hédonistes (pour la pub : épicuriennes). Contrairement aux apparences elle n'est pas spontanément désirée et se caractérise par :
    - la toute puissance de "l'argent" qui impose des règles très dures souvent présentées comme incontournables par la technocratie qui ne connaît que le dieu "Economie".
    - Une idéologie libérale et individualiste.
    - la sur information et une communication qui a de plus en plus tendance à passer subjectivement par "l'image" que par la démonstration objective. Les buts recherchés sont le profit et l'expansion (dite croissance). On ne demande pas l'avis du citoyen mais on cherche à le satisfaire "pour son bien..." On exploite en fait sa vénalité, sa sensualité, ou tout autres sentiments primaires suivant opportunité.   Des besoins (?) sont effectivement satisfaits mais on en connaît déjà pas mal de conséquences regrettables....
    - la dégénérescence de la culture de base occidentale dite judéo-chrétienne: la notion du "bien" et du "mal" dévie, avec l'apport de l'influence Hollywoodienne et télévisuelle vers celle, bien moins culpabilisante des bonnes et mauvaises gens. Car... le méchant est toujours l'autre!
    - etc... .

 Donc ce qui importe aujourd'hui c'est la mise en valeurs sonnantes et trébuchantes des satisfactions sensuelles, mêmes contre la maîtrise de nos responsabilités et quitte à abandonner pour cela les outils naturels ou acquis que sont par exemple notre sensibilité ou les éthiques morales.


 Avec la tauromachie un profit est assuré. Ainsi, si chaque français va une fois dans sa vie à une corrida, juste pour  voir, cela fait un chiffre total des recettes, par an, d'environ 25 M€.  Le marché des corridas est comme les autres choses juteuses :  On ne peu pas en voir le coté avilissant derrière une caisse ! Les martyrs ne sont que de pauvres bêtes. Oublions surtout cette autre victime, morale seulement, qu'est ce pigeon de client dupé et perverti par un spectacle navrant et truqué. La corrida, commercialement, ça marche ! (Quoique ça dépende... )

 Pour nous au contraire, la tauromachie, qui met en scène une certaine forme de violence, constitue comme un "Cheval de Troie" culturel dans l'évolution sociale. Et si ce "cheval" est dans la place, il y est essentiellement à cause de la société de consommation. D'ailleurs il se peut que le pire reste à venir. Voyez  le film plus réaliste qu'il n'y parait d'Yves Boisset "Le prix du Danger" où des hommes étaient chassés et tués dans un jeu télévisé. Dans l'attente, grâce à l'animal, à la fois si semblable et si différent, on peut déjà tout se permettre ! Et vive les corridas !


Bref, dans une telle civilisation, il n'y a pas eu besoin pour la toromafia de sortir d'une grande école pour flairer la bonne affaire. La tauromachie a une clientèle conquise sur la base des plus mauvais sentiments. La conscience du client anesthésiée par une bonne image, ce marché est excellent. Dans une société comme la notre où le pauvre a honte et le salaud d'autant plus fier que sa "réussite" est ostentatoire, la tauromachie est aussi, quelque part, dans l'ordre des choses.



  2.2.3) Progrès de la non-violence.

   Heureusement, nous arrivons aussi enfin à une époque où souffle le rejet de toute formes de violences: Ce n'est pas une question de mode baba cool plus ou moins marginale comme on pouvait le croire en 1968, mais une condition de survie comme nous le pressentions depuis bien plus longtemps, mais surtout depuis 1944 (la Bombe).

   Contrairement au penchant (exploitable) précitée, il s'agit là d'un véritable choix voulu par des citoyens motivés et responsables.

   Hors dans cette éthique le rejet de la corrida va de soi et en constitue même un élément primordial, ce pour plusieurs raisons:
    - mise en scène du meurtre rituel "avec du vrai sang", l'utilisation de l'animal figurant la limite d'un fantasme encore irréalisable autrement dans notre civilisation,
    - manipulation du public: mère des pires excès!,
    - validation de valeurs guerrières: comme le courage, l'esprit de sacrifice, etc.. Largement utilisé lors des guerres du millieu du XXe siècle surtout durant la guerre d'Espagne mais pas seulement comme le montre le  document ci-dessous. (Faits puissamment dissimulés aujourd'hui car ils démontrent trop en quoi il s'agit bien d'une anti-valeur à notre époque !)
 
CORRIDA OFFERTE AUX TROUPES D'OCCUPATION
CORRIDA OFFERTE AUX TROUPES D'OCCUPATION
(Bayonne - 18 mai 1941)
Image prise à "l'ennemi" : Hé oui, ce genre de document est fièrement présenté dans la presse aficionada !
(Par ennemi comprendre la presse aficionada ; Cette "prise" est si précieuse qu'elle est deux fois présente dans ce dossier : Elle illustre aussi dans la partie  Histoire la collusion du mundillo et des latifundistes avec la Phalange et les autres fascismes d'Europe.)

Retour au sommaire
III) Situation actuelle et tournures possibles.

 3.1) Le Prosélytisme aficionado.

Il ne peut évidemment pas être franc et honnête. Deux techniques essentielles sont mis en oeuvre :
   - L'INTOX grâce à la complicité des médias dominants.
   - La SUGGESTION au sens freudien du terme : On procède par images et symboles.

  Commentaire TF1 (25/7/91) à propos du tour de France: «Le champion basque espagnol Miguel INDURAIN n'aime pas les corridas. Ce n'est pas un patriote.»  Nous laisserons de coté l'aspect insultant d'un tel commentaire mais pouvons en retenir deux hypothèses: soit on lui a demandé son avis sur le sujet, soit on lui a carrément demandé (avec échec) de promotionner les corridas. Comme 10 jours avant ce cycliste n'était pas une vedette nous pouvons en déduire que le marketing taurin ne veut pas perdre de temps!  Sur ce seul exemple nous pourrions nous tromper.  Malheureusement quand nous entendons tous les jours ou presque l'apologie taurine le doute n'est pas permis: toutes les "vedettes" animant les médias écrits, parlés, et audiovisuels sont informées, sollicitées... dans le sens voulu par les auteurs de l'intox taurin.

Publicité Radio-France !

  Si l'apologie ronflante d'une certaine littérature constitue l'artillerie lourde de nos adversaires entrent par les petites portes mille petites pièces constitutives de l'image que l'on veut donner de la tauromachie. D'abord comme quoi les corridas, cela vas de soi, que cela fait partie de notre univers normal... (!)  Ainsi le "clown"(Michel cardoze)  de service météo sur TF1 qui va nous trouver le moyen de placer que: « Le temps sera idéal à Vic-Fesansac pour la corrida de demain... » (Combien ça lui rapporte?). Au cours de jeux idiots habituels à la télévision(FR3)  on a pu voir un candidat se mettre à dessiner un taureau, bien que sans rapport avec la demande, etc...


  Citons aussi  les récupérations et autres faux-semblant:
   - d'abord donner l'impression que la tauromachie s'intègre naturellement avec les principes socialement reconnus, notamment ceux de la religion. Cette méthode est ancienne  et, au fond, défensive car les corridas ont été très attaquées autrefois par l'église. Cette façon de procéder dite  "faux cul" (SIC la sagesse populaire) n'est pas exclusive à la tauromachie. La bigoterie et les bonnes oeuvres sauvent les malins depuis des lustres.  Les grands toreros et autres toromaniaques n'étant pas les derniers, impossible de s'en prendre à ces gens là !
 
 - 26 Novembre 1991: NIMEÑO II est mort et tous les quotidiens populistes versent d'énormes larmes de crocodiles en 1ère page! En France la presse ne peut pas (trop) mentir, alors la manipulation passe par l'importance donnée à tel ou tel sujet et à sa présentation. Chaque torero mort constitue ainsi une belle promotion tauromachique! (Lamentable... ).

  Plus moderne et plus français: les "invitations gratuites". Evidemment pas à tout le monde!  Il faut être, par exemple, soit un personnage influent, soit un jeune lequel n'aurait (pour le moment) de toute façon pas les moyens de payer...  C'est ainsi que le nombre de places gratuites est, en France, relativement important mais ne nous y trompons pas!   Le but n'est pas de remplir les arènes ni de faire des cadeaux: la vérité est que les promoteurs de la tauromachie voient loin et savent "investir" à long terme.   Les journalistes, connus et moins connus, reçoivent tous les ans ce que l'on appelle les "Dossiers de presse" contenant tout ce qu'ils doivent savoir, notamment les programmes.
L'invitation n'est pas oubliée....

  Notons qu'a cette réclame sophistiquée se superpose une poussée sympathisante qui nous porte grand tors comme dans la chanson "Les Belles Etrangères" de Jean Ferrat. (Revenir éventuellement au 3.2.1 pour en comprendre la motivation). Et ce n'est pas la seule !
Tignious à la féria (partie1)
 
 
 
 L'intégration à la fête verrouille le processus d'assujettissement.
 
 
 Tignious à la féria (Partie 2)
Retour au sommaire
 
  .2) L'ouverture Européenne.

  Rappel: l'"EUROPE" qui nous est présentée comme une unification démocratique est en réalité dans ses buts réels une "Europe des marchands". (Il existe bien des possibilités positives dans la construction de l'Europe comme la gestion des intérêts communs: règles relatives à la protection de l'environnement par exemple. A nous de pousser dans le bon sens... quitte à freiner dans le mauvais suivant nécessités).
  Récemment joint: l'Espagne et ce qui est devenu un de ses produits pratiquement spécifiques: Les corridas. Car la tauromachie génère un rapport financier pour les éleveurs des "latifundia" (paradis des taureaux semi-sauvages jusqu'au jour ou... ), les toreros en renom et les diverses entreprises intermédiaires organisatrices. Cet ensemble forme une "tauromachie-business" intrigante que l'on peut aussi appeler toromafia (Alain Perret). De plus certains animateurs de média influents ainsi que des publicitaires pensent qu'associer l'image de la tauromachie et de l'Espagne est une bonne solution promotionnelle . En conséquence, la publicité des corridas constatée en ce moment sur les médias populaires est logique et résulte d'un plan concerté. Le fait que cette poussée promotionnelle soit récente et soit plus particulièrement renforcée depuis l'entrée de l'Espagne dans l'espace Européen entre dans cette logique.

  Notons que l'instauration à Floirac d'une pratique taurine résulte d'une tentative de mise en place d'une "tête de pont" par le prestataire espagnol Chopéra. Finalement c'est le français Lartigue qui a raflé la mise et ses intérêts.





V) Conclusion:
  Il est  urgent de mettre un frein à la promotion actuelle des corridas. Si l'Europe actuelle est surtout pour le moment une Europe des marchands, heureusement qu'il existe un contre-pouvoir potentiel: nos représentants au parlement européen. Nous savons que la question est déjà venue sur le tapis mais aussi, hélas, qu'elle a été remise...   Hors, nos adversaires mettent actuellement en oeuvre tous leurs moyens pour promouvoir leurs affreux spectacles. Je ne vous cache pas que, étant sur le terrain, j'ai le sentiment que nous n'avons pas les moyens de résister longtemps à leur puissante propagande. (Si ceux-ci aiment à placer leurs panégyriques dans la presse, ils refusent de plus en plus tout débat avec nous) Craignons que deux ou trois ans suffisent encore pour qu'il soit impossible d'enrayer l'expansion de la tauromachie. C'est maintenant qu'il faut proposer l'abolition. Après ce sera très, très long...  car il est regrettable de constater une réalité qui s'impose à nous: bien des gens sont facilement imprégnés du "vice" corridas jusqu'au fanatisme et craignons de ne pas arriver à voir une abolition aboutir en moins d'une génération (Au mieux: c'est déjà la règle en Espagne et dans les Landes!). Et dans l'attente, nous en subirons des conséquences induites graves susceptibles de déborder même la lutte de défense des animaux car la corrida repose le problème même de nos conceptions fondamentales du respect de la vie. Mais nous pouvons toutefois penser que mener une contestation active et médiatique - si c'est possible - nous garantisse tout de suite l'isolement de la mentalité taurine.

 Remarque :(Edition papier 1996 et suivantes)
 La présente conclusion date de 1990 (déjà!). Plutôt que de la reprendre citons CAVANNA
(Charlie-Hebdo du 29 mai 1996)

 « La mafia tauromachique a gagné. La presse entière délire sur chaque «événement» dans ce domaine pourri. Libération consacre une page à une «héroïne de cape et d'épée», avec une niaiserie dans le dithyrambique digne des journaux pour midinettes. L'express, le Figaro, d'autres,  entonnent l'hymne à la gloire de l'habit de lumière..  Ils ont gagné.  Les tueurs à papillotes. Les assassins en habit de carnaval. Les bourreaux «de tradition». Depuis des années, ils ont entrepris la conquête de la France, tournant la loi ou la violant, arrosant qui il faut arroser... Il faut croire qu'ils ont trouvé un public complaisant. La corrida est en train de prendre chez nous une importance comparable à celle du tour. L'odeur du sang fait bander la France... En même temps l'abatage des bébés phoques est à nouveau permis. Les refuges sont submergés d'abandons... Ils ont gagné. Sur tous les fronts. »

Retour  tout en  haut
Retour au sommaire
Croa
Lisez maintenant  l'Histoire de la tauromachie qui  vous fera comprendre encore bien des choses !
 ou directement  Rendez-vous en Annexe
- Vous y trouverez arguments et références  pour l'action anti-corrida -
(Il est recommandé d'avoir lu tout le  reste  avant  d'accéder aux annexes.)

Pour les Illustrations:
 Merci aux archives de la Ville de Bordeaux (Partie Histoire)
 Pas merci à Radio-France & CorridA.
 Pas merci à Sud-Ouest Dimanche.
 Un grand Merci à "CHARLIE Hebdo" Journal libre et sans pub seul à dire certaines vérités.


Votre CHARLIE
Vous attend tous les mercredi chez votre marchand
- 2 euro - (1/2003)
( Publicité non sollicité )


Rendez-vous en Annexe
(Arguments et références )-
Remarques sur le texte: Ecrire à Croa