YsengrineCroa vole

La  course

Entre tour et clocher, des petits mirages
animaient gaiement un tout petit village.
Telle une course, le ballet des martinets,
résonnant aux cris stridents et déterminés,
    dans le ciel bleu et chaud de l'été,
    enchante le public arrêté.

Bien plus haut, porté par un souffle thermique,
un faucon s'ennuyait dans le ciel magnifique...
    Quand ses yeux perçants ont remarqué
    le tournois qui devait le narguer.

Il voulait humilier les gais volatiles. Vol de martinets
En attraper un aurait été facile.
Mais il n'avait pas faim, juste l'arrogance
inspirée par la morgue et l'élégance
des blasons ornés sur un même système:
Couleurs et lignes de l'espèce suprême.

   Martinets en groupe Descendant du soleil plein badin,
    fit un passage non anodin,
    soufflant la formation légère
    surprise de ce fait de guerre.
    Tandis que trop vite, il virait,
    au dos la tour, comme l'écrasait...
    Mais persistant dans son délire,
    un attardé il prit pour mire,
    s'abattant sur lui, pour le frôler...
    Or, pour la victime affolée
    le salut primait. D'évolutions
    il n'était sûrement plus question;
    Dans un trou du clocher s'abrita,
    un mur que le faucon percuta!

Regrets sur le pauvre faucon
Notre présomptueux rapace avait quitté
son domaine. Celui de la sécurité.


Croa


à propos de  "La  course" :   à  mes amis  pilotes du  dimanche.
(Mais
ça n'arrive jamais )

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