( Ancien titre : " La véritable Histoire de la corrida. ")
à
propos de
cette page : Une première
édition est sortie sur
le site de défense animale
"Aidons-les"
que je vous vous aurais
recommandé
l'année dernière !
Merci Nathalie !
SOMMAIRE : - Introduction, origine - Les courses indigènes - Renaissance des courses de taureaux - Le XXe siècle - Conclusion et perspectives. |
Dont illustrations et
documents : - Bulle papale - Lettres patentes et affiche Royale - Registre municipal (Bx) - Corrida de 1941 |
La course de taureau n'a donc été inventée (lire remarque) ni par un génie, ni par un créateur agité ! En fait toute l'Histoire semble démontrer que les jeux avec les animaux existent avec les élevages, ce depuis la nuit des temps. Le fait que ces jeux soient plus ou moins violents et plus ou moins codifiés dépendent de l'environnement culturel, ce qui leur donne donc quant même une structure et une Histoire. En ce qui concerne la tauromachie nous constatons que toute son Histoire est liée à celle de l'élevage extensif des bovins. On trouve les premières courses de taureaux organisées suivant un certain rituel à l'époque de la Rome impériale il y a donc environ 2000 ans. Elles faisaient en effet partie des jeux du cirque qui comprenaient plusieurs genres. On les trouvait plus exactement parmi les "venationes", autrement dit "les chasses".
Très spécifiques à la culture romaine ces présentations-("présentations", pas "représentations" car la souffrance et la mort n'y étaient jamais simulés !) de violences extrêmes n'étaient ni du cirque, ni du théâtre et encore moins du sport. Elles étaient gratuites ou plutôt financées par l'Empereur car en fait cela coûtait fort cher. Des entrepreneurs privés tel Gracchus (sous Tibère pour le Colisée) se chargeaient de presque tout, la corporation faisant appel à toutes sortes de sous-traitants, les écoles de gladiateurs par exemple. Des différents genres de jeux romains le nec plus ultra était l'hoplomachie, c'est à dire les combats de gladiateur... D'autres comme la naumachie, c'est à dire les combats navals, nous étonneraient encore par la technicité de la mise en scène. La "venatio", c'est à dire les chasses avaient des amateurs. Cette catégorie de jeux où l'on trouve les courses de taureaux concerne aussi les combats d'animaux entre eux. C'est ainsi que des bêtes préalablement affamées s'y entre-dévoraient suivant les scénarios les plus pervers. Les chasseurs tueurs de taureaux ou "taurocentaes" préfigurent leurs descendants que sont les toréadors. Le leurre, qui ne s'appelait pas encore muleta, était déjà inventé. Souvent accompagnés d'une meute de chiens écossais, toujours armés de tisons enflammés et d'épieux, d'arcs, de lances et de poignards, ils ne couraient pas beaucoup plus de risques que les actuels toreros. Les taureaux d'origine espagnole étaient déjà réputés à cette époque. Les chasses constituaient généralement les jeux du matin alors que la fin de la journée était réservée à l'hoplomachie, spectacle élitiste par excellence. Toutefois les plus lamentables de ces exhibitions restent les "muneras" ordinaires où avaient été imaginées des mises en scène qui contraignaient les condamnés de droit commun à s'entre-tuer en public, entre autres turpitudes présentées autour de midi alors que les arènes étaient à moitié vides. Ces pratiques nous révolteraient aujourd'hui. Pourtant les chroniqueurs contestataires étaient très peu nombreux à l'époque : Citons tout de même Sénèque qui a osé critiquer les "muneras". Comme aujourd'hui avec la tauromachie, les jeux romains et plus particulièrement l'hoplomachie bénéficiaient d'une apologie obséquieuse. Les écrits de Martial sont les plus représentatifs mais cette tendance était générale.
Comme pour la corrida, les jeux commençaient par un défilé d'introduction. C'était la "pompa". Contrairement à ce à quoi nous pourrions nous attendre, les combats étaient rarement équilibrés et c'était d'ailleurs un des intérêts du spectacle que d'espérer une surprise... ;. Quoique ce soit encore plus vrai aujourd'hui avec la corrida ! Que les combats soient truqués faisait souvent partie du scénario... Même remarque! Ce déséquilibre était en rapport avec l'importance des protagonistes, ce qui est conforme à la culture romaine de mépris des faibles et d'admiration des forts. Fait souligné par certains historiens, il est tout à fait vrai que des citoyens libres se soient enrôlés pour être gladiateurs (!) afin d'y chercher une gloire risquée. Mais il est tout aussi vrai que la plupart des combattants étaient des esclaves qui n'avaient jamais souhaité cela et on imagine bien les chances de chacun... Comme aujourd'hui les chances du taureau ! On a même vu des Empereurs descendre dans l'arène et on peut concevoir que certaines précautions aient été prises... Remarque encore valable pour tous les toreros de notre époque ! Chaque veille de fête un banquet public étaient offert aux combattants du lendemain. Quelques compagnons fatalistes profitaient du moment en mangeant gloutonnement. D'autres prenaient soin de leur corps et ménageaient leurs capacitées en mangeant juste assez. Il y avait aussi des malheureux sans appétit paralysés par la crainte qui faisaient mauvaise impression (D'après les chroniques de l'époque où nous devions comprendre que ces minables méritaient bien de mourir !).
Les jeux du cirque connurent leur apogée au premier siècle de notre ère. C'est ainsi que l'amphithéâtre Flavien (vrai nom du Colisée) a été construit par Vespasien après la guerre de Judée en 72. La célébration de l'inauguration (en 80 mais il n'était pas terminé!) dura 102 jours où furent montrés grande quantité de spectacles comprenant la mise à mort de plus de 5 000 bêtes et de plusieurs centaines d'hommes. Au IIe et IIIe siècles, il n'était plus possible à l'Empire économiquement déclinant de maintenir le même train de vie et les jeux périclitèrent après s'être répandus dans tout le territoire, c'est à dire dans tout le bassin méditerranéen et l'Europe occidentale. De plus le christianisme se développait et de nouvelles valeurs culturelles se mirent en place. Suite à quoi l'Empereur Constantin abolit l'hoplomachie et autres muneras (en 325). Des pratiques subsistères localement mais les amateurs de jeux durent se contenter alors des chasses. Celles-ci subsistèrent à Rome jusqu'en 523 c'est à dire tant qu'il fût encore possible de se procurer des animaux.
Lorsque l'Empire fut défait, les jeux disparurent de la plupart des anciennes provinces. Ils prirent un caractère indigène là où ils ont subsisté. Cela, en cohérence avec les systémes économiques nodaux remplaçant celui, centralisé, de l'Empire Romain. En pratique cela signifie que seules les courses de taureaux avaient pu survivre et ce, seulement là où se trouvaient les élevages. Pour être rares les combats de fauves ont tout de même longtemps encore existé ; Est notamment relaté un spectacle en 1904 aux arènes de Saint-Sébastien, ces combats étant donnés comme étant les tout derniers ayant jamais été présentés.
Un phénomène important structure la fin de l'Empire Romain centralisé, c'est l'avènement des très grands domaines fonciers appelés latifundia Ces domaines disposaient d'une certaine autonomie pouvant aller jusqu'à l'autarcie. Il fallait parfois chevaucher plusieurs jours pour en faire le tour. Le propriétaire d'un latifundium était toujours un personnage important, respecté et influent. Les latifundia espagnoles ont traversé les siècles et les régimes (Maures, catholiques... ; ) sans être affectés. Comme à l'origine des jeux, seules certaines fêtes justifiaient des exhibitions taurines et ce, à condition d'avoir le soutien des édiles locaux, lesquels étaient aussi généralement patrons de latifundia. En fait c'était eux qui se l'offraient et c'est à ce moment que la tradition s'implanta dans les régions d'élevage, notamment en Espagne, en Aquitaine et probablement ailleurs. Dans les latifundia espagnoles la seule activité possible (encore aujourd'hui !) est l'élevage extensif de bovins semi-sauvages. Quant à l'Aquitaine, n'oublions pas qu'elle avait autrefois un aspect très différent de ce qu'elle est aujourd'hui. Les Landes étaient de vraies landes et non pas la forêt de pins que l'on connaît. Il y avait certes des moutons mais aussi des élevages bovins. La pratique taurine avec des moyens de fortune et sous le mépris des religions n'offrait cependant aucune notoriété à ces traditions pour lesquelles plus aucune trace des Vie au Xie siècles n'ont subsisté jusqu'à nos jours.
C'est ce "trou" du haut Moyen-Age qui autorise les historiens aficionados à affirmer que les courses de taureaux ne peuvent être antérieures au XIe siècle et n'auraient donc aucune parenté antique. Or l'absence de traces connues ne prouve rien. Il se peut qu'elles n'en aient pas laissées ou qu'elles aient été effacées. Il y a tout de même présomption car les similitudes entre les courses antiques et les courses modernes ("corridas") sont vraiment trop évidentes ! Autrement dit c'est le contraire qui reste à prouver ! |
Les
historiens, même aficionados, reconnaissent l'existence de
violents jeux taurins
du
milieu du moyen age à aujourd'hui. Il est vrai que des
polémiques les
ont révélés
dont la pièce la plus connue est la bulle papale
du 1er novembre
1567 (Pour Voir ce
document cliquez
sur l'image à droite)
Bémol:
Ce document n'est pas un témoignage. Il se peut
même
que le Cid n'ai jamais toréé. Le fait reste
vraisemblable, donc
possible, car cette pratique avait cours au temps du Cid.
Pour les aficionados les premières exhibitions taurines dateraient du XIe siècle et auraient été données à l'occasion de l'avènement d'un Roi "Abu El Hassan". Des courses à Saint-Sever (Fr-Landes), Bazas, Aire sur Adour, etc… et même à Bordeaux datent du Moyen-Age.
Le clergé catholique espagnol faisait mieux que soutenir les traditions taurines, il les récupérait ! Les monarques espagnols semblaient aussi apprécier ces pratiques. C'est ainsi que l'Empereur Charles-Quint, 1500-1558 fut, paraît-il, si heureux de la naissance de son premier enfant qu'il descendit dans l'arène de Valladolid pour y combattre et tuer un taureau sauvage. Les corridas sous Charles II étaient déjà un vrai phénomène de société. Mais Philippe d'Anjou interdit aux seigneurs d'y participer, d'autant que les corridas de l'époque étaient bien plus dangereuses (pour les hommes !) que celles d'aujourd'hui. Elles restaient cependant bonnes pour le peuple et de cette époque date la corrida dite formelle à pied.
Parallèlement les Espagnols exportèrent le système foncier des latifundia en Amérique. La tradition taurine était parfois offerte en prime, notamment au Mexique et en Colombie.
Le clergé
français n'avait pas du tout la même
vision des
courses de taureaux que son homologue espagnol ; Il est vrai qu'il n'y
avait
pas de latifundia en France et pas non plus de tradition tauromachique
aristocratiques ! (Ces critères sont liés.)
Bien
conseillés, notamment par l'action efficace de l'Evêque
de Bazas Jean Jaubert de Barault, les Rois de France combattirent les
courses
de taureaux. Par ordonnance royale du
13
décembre 1620, Louis XIII interdit les courses
de taureaux à
Bazas(Gironde). Interdiction qui fut ensuite étendue aux
courses de
toute
l'Aquitaine par Louis XIV.
-
Lettre
patente de 1648 du ... faisant suite à un incident survenu à Aire/Adour où des taureaux pénétrèrent dans l'église au moment de l'élévation !
(Note:
Cette recopie est fidèle. À
cette époque les règles de
l'ortographe n'étaient
apparemment pas encore figées) "Louis
par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre,
à tous présens
et à
venir, salue. Notre amé et féal
conseils le sieur de Pontac,
notre
procureur général au Parlement de
Bordeaux, nous a faict
remontrer que,
quelques seings que le sieur (Evéqué)
d'Aire et ses
prédécesseurs
aient apporté pour hoster du diocèze dudit
Aire la coustume et
agitation
des taureaux, laquelle se faict ordinairement dans quelques
villes et
bourgs dudict diocèze et entre autre dans celles
de Saint-Sever,
Mont-de- Marsan, Monteaut, Hagemauc, Grenade,
Cazèrez, Castandet
et
autres, le jour de la feste du patron du lieu ou autres jours
prochains d'icelle
; et
quoyque
notre dit Parlement de Bordeaux ayt de sa part
contribué de son
autorité
par plusieurs arrest qu'il a rendu à l'abolition
de ladicte
coustume
pernicieuse, il a toutefois esté impossible de la
supprimer,
mais
au contraire, il semble que quelques uns du peuple,
confirmés
dans leur
irréligion et endurcis dans leur obstination ayent
faict revivre
ladicte
course en plusieurs des dictes villes et bourgs où
elle avoit
resté
délaissée et en d'autres ils ont faict
courrir plus grand nombre
de
taureaux qu'il n'en couroient avant les dictes
déffences ;
pour
fournir aux frais desquelles courses, les officiers qui sont
annuellement
nommés pour la compagnie qu'ils appellent de la
course du
taureau
sommes considérables du pauvre peuple, lequel se
trouve après
dans
l'impuissance de payer nos deniers ; et mesme
l'impiété de quelques
ungs
desdicts officiers a estéjusques au poinct de
faire lascher les
taureaux
pendant les messes célébrées
pontificalement par ledict sieur
Evêque et
pendant ses prédications, en sorte que les
taureaux eschaufés
par
les agitations ont quelquefois entré dans les
églises et esté
jusques aux
autels :
le service divin en a esté
souvent interrompu et le peuple qui y assistait et mes ledict
sieur
Evesque et son clergé expozés au danger
de leurs vies, de
sorte que
sous prétexte de donner quelques spectacle au
divertissement du
peuple,
les officiers de ladicte course virent les choses les plus
saînctes
viollent la solemnité de leurs testes, exposent
plusieurs
personnes en
particulier les simples paisans qui picquent les dicts
taureaux à
des
mutilations de membres et à la mort et donnent
occasion à des
assemblées
qui sont souvent suyvies d'émotions populaires, de
meurtres,
d'assassinats, mais qui ne passent jamais sans plusieurs
blasphèmes, congruries et plusieurs autres crimes
énormes,
etc...
etc...."
|
Cela n'empêcha pas les mécènes de continuer un temps à offrir des réjouissances taurines à l'occasion de diverses fêtes mais nous pouvons considérer que les courses de taureaux avec mise à mort étaient abolies en France à la fin du XVIIIe siècle. Après 1789 et la Révolution Française le vice n'était toutefois pas encore complètement mort comme en atteste ci-dessous le registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Bordeaux:
Vous
pouvez
voir évoqué dans ces pages la "Tentative
Blondin" |
Malheureusement, sous l'influence de Joseph BONAPARTE, roi d'Espagne en 1808, une tolérance s'installait à propos d'exhibitions à la mode espagnole. Pire, le 1er août 1853 fut donné à Bayonne, officiellement et devant Napoléon III, la première corrida à l'espagnole. Les courses de taureaux avaient en effet continué à prospérer en Espagne où elles s'étaient même développés et avaient prit une forme proche de celle que nous connaissons aujourd'hui avec ce que nous nommons "la Corrida". Cet événement consacrait le retour des courses de taureaux en France, lesquelles se sont ensuite étendues dans tout le Midi et pas seulement en Aquitaine. Tant qu'à faire la corrida s'installa aussi en Algérie française ! Tout ça à cause d'Eugénie de Montijo, afficionada notoire et épouse de l'Empereur. Comme en Espagne ces spectacles bénéficient désormais des appuis politiques et mondains de l'époque bien que nous n'ayons pas d'élevages aristocratiques réputés.
C'est ainsi que la mode prit, avec dans le premier wagon, les
courtisans, les
journalistes et des snobs... Ce soutien politique ostentatoire se
maintiendra
jusqu'à 1870, ce qui a largement suffit à
l'installation d'un solide
aficion
parfaitement conditionné et encore présent de nos
jours.
Pourtant
la première
loi française de défense
animale était sortie ! Il s'agit même de
la fameuse loi
"Grammont", du 2 Juillet 1850, soutenue lors de sa
présentation à la
chambre des députés avec ardeur par de notoires
humanistes dont, en
personne, Victor Hugo( «Torturer un
taureau pour le plaisir, c'est plus que torturer un animal, c'est
torturer une
conscience.»)
ainsi que l'anti-esclavagisme Victor Schoelder. Notons aussi,
qu'à cette époque où la presse
était
notablement diversifiée cette nouvelle mode a
été
très critiquée dans les journaux (le consensus
est une
caractéristique de notre époque.) La loi relative
à la
protection des animaux
domestiques, aurait dû empêcher le retour
des
courses de taureaux en France. En
réalité la nouvelle loi a
été
tout de suite défiée. Napoléon "le
petit" faisait ce qu'il voulait
d'autant que ses opposants non emprisonnés
étaient en exil, ce qui
était
notamment le cas de Victor Hugo. La corrida de 1853 suivie par
d'autres, la loi
a fini par être appliquée... Sous forme d'amendes
facilement couvertes
par les
profits réalisés ! Quelques toreros ont
bien été inquiétés mais
rien de
bien méchant... Jusqu'à ce que
"l'exception locale ininterrompue"
fut
officiellement reconnue par la loi française de 1951.
Au sud des Pyrénées la corrida se vit de plus en plus réglementée. C'est ainsi qu'à partir de 1928 un caparaçon fut imposé pour protéger le cheval du picador. Il faut dire que l'un des plus sordides aspects de la corrida réside dans ce que subissait à chaque course ces pauvres chevaux qui devaient parfois travailler en se marchant sur les tripes. Grâce au caparaçon les chevaux ne se font plus systématiquement éventrer... C'est juste un incident courant. Comme la corrida perdait de son intensité dramatique (SIC) nous avons pu vivre en France une époque où des aficionados espagnols venaient aux corridas en France, par exemple à Dax, ville rebelle aux interdictions espagnoles dans un esprit purement vénal qui lui a bien réussi!
Quelques
faits
important méritent
d'être mis en lumière:
CORRIDA OFFERTE
AUX TROUPES
D'OCCUPATION
(Bayonne - 18 mai 1941)
- La paix revenue fut marquée côté français par plus de trente années de chute en désuétude de la tauromachie avec la fermeture notable des arènes de Bordeaux-Le Bouscat, de Toulouse et de Vichy. Toutefois, un fort noyau aficionado organisé en divers clubs attendait son heure. Ce, d'autant qu'un fort soutien des médias régionaux ne les avaient jamais laché. Notons aussi qu'à cette époque des vacances pas chères en Espagne, les touristes de toute l'Europe font vivre les arènes espagnoles. Rares sont ceux qui apprécièrent le spectacle !
-
L'abolition
des corridas en Algérie fut un cadeau de son
indépendance.
-
Retour à la mode et redéveloppement des
corridas à
partir de 1987
avec l'implantation
d'une tradition
taurine à
Floirac (Près de Bordeaux) grâce à la
complicité et la concussion des
édiles
locaux sous la sollicitation du mundillo espagnol (Entreprise Chopera)
soucieux
d'installer une tête de pont commerciale en France.
L'Espagne,
gagnée par une démocratie à la
Française
(trompeuse) entre dans l'Europe : il se trouve qu'elle n'a pas que des
oranges à vendre! Toute la
presse, même nationale, et
tout
l'audiovisuel français sont prit de tauromania. Le barreau
français,
largement
noyauté par l'idéologie taurine refuse
d'appliquer la loi française, ces gens n'étant
jamais à cours des plus fallacieux arguments, notament en ce
qui concerne leurs conceptions de "la tradition locale ininterrompue". à l'aube
de l'an 2000 les
corridas
s'étaient implantées à La
Brède, à Fenouillet, à Carcassonne et
dans
quelques
autres villes françaises... Cette période est
marquée de rivalités
commerciales
et de pratiques mafieuses. Entre les mundillos
français(Entreprises
Lartigues,
Casas... ), espagnols et américains, notamment colombiens,
c'est pire
que
"Dallas" ! C'est
ainsi
que le vedettariat des toreros, poulains des uns ou des autres ne doit
rien au
hasard. Nous pourrions en rire si le résultat n'en
était pas le
calvaire subit
par de plus en plus de bêtes innocentes et la honte pour
l'espèce
dominante,
c'est à dire les hommes et les femmes que nous sommes.
Maintenant,
devons-nous
continuer à
accepter le
développement de ces pratiques barbares ?
L'espoir viendra peut-être de l'Espagne
redevenue finalement plus démocratique que nous (!), les
intellectuels espagnols prenant
au mot cette promesse de démocratie. Or, ces
gens savent ce qu'est la corrida. La contestation s'installe....
Là bas, les aficionados sont de moins en moins
nombreux.
à l'occasion
d'un "Forum des Culture"
le miracle(vu de France) s'est produit : La capitale
catalane et deuxième cité de la
Péninsule Ibérique - Barcelone - s'est
déclarée
anti-taurine ! D'autres villes espagnoles sont en train
de suivre...
(Surtout catalanes il est vrai.)
En
France un miracle du même genre peut-il
se produire? La Députée Muriel
Marland-Militello tente de déposer une proposition
de
loi implicant l'abolition de la tauromachie : Nous lui
souhaitons
bonne chance ! Il lui en faudra beaucoup, hélas,
car les
"élites"
des médias et de la politique ne sont majoritairement pas de
son coté !
L'espoir est à mon avis
à chercher un tout petit peu plus loin et plus globalement :
Nous
vivons une
drôle
d'époque où l'imposture est mode de gouvernement.
Concilier démocratie et mensonges est plus
adroit qu'imposer une dictature, mais ça ne dure pas plus
longtemps. Attendons...
La chute des "élites" sera aussi celle de la
tauromachie !
(Retour à l'acceuil)
- Edition de Juillet 2004 -
BULLE "De
Salute Grégis" Soucieux du salut des brebis du Seigneur confiées à Notre garde par un dessein de la providence, et poussé par les obligations de Notre charge pastorale, Nous déployons de constants efforts pour préserver tous les fidèles de ce troupeau des maux imminents qui menacent les corps aussi bien que les âmes. 1-
Assurément, la coutume détestable du duel
introduite par le démon, en
vue
d'entraîner en même temps que la mort sanglante des
corps la perte des
âmes, a
été condamnée en vertu d'un
décret du Concile de Trente; cependant, en
de
nombreuses villes et autres lieux, on ne cesse d'organiser des
spectacles
privés ou publics consistant en courses de taureaux ou
d'autres animaux
sauvages, destinés à faire exhibition de force et
d'audace, courses qui
occasionnent fréquemment des accidents mortels, des
mutilations et sont
un
danger pour les âmes.
2- Pour Nous, donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont poursuivis au cirque ou sur la place publique sont contraires à la piété et à la charité chrétienne, et désireux d'abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes et d'assurer avec l'aide divine, dans la mesure du possible, le salut des âmes, à tous et à chacun des princes chrétiens, revêtus de n'importe quelle dignité, aussi bien ecclésiastiques que profane, même impériale ou royale, quels que soient leurs titres et quelles que soient la communauté ou la république auxquelles ils appartiennent, Nous défendons et interdisons, en vertu de la présente Constitution à jamais valable, sous peine d'excommunication et d'anathème encourus ipso-facto, de permettre qu'aient lieu dans leurs provinces, cités, terres, châteaux forts et localités des spectacles de ce genre où l'on donne la chasse à des taureaux et à d'autres bêtes sauvages. Nous interdisons également aux soldats et aux autres personnes de se mesurer, à pied ou à cheval, dans ce genre de spectacle, avec les taureaux et les bêtes sauvages. 3- Si
quelqu'un vient à y trouver
la mort, que la sépulture ecclésiastique lui soit
refusée. 4- Nous interdisons
également sous peine
d'excommunication aux clercs, aussi bien réguliers que
séculiers,
pourvus de
bénéfices ecclésiastiques ou
engagés dans les Ordres sacrés, d'assister
à ces
spectacle 5- Quant aux obligations, serments et voeux, sans exception, faits jusqu'à présent ou promis pour l'avenir par n'importe quelles personnes, par l'Université ou le Collège, concernant ces sortes de chasse de taureaux, même lorsqu'elles ont lieu, par suite d'une fausse piété, en l'honneur des saints ou à l'occasion d'une solennité ou fête ecclésiastique quelconque, qu'il faut au contraire honorer et célébrer par des louanges, des réjouissances spirituelles et des oeuvres pies et non par ce genre de spectacles, Nous les interdisons absolument, les cassons et les annulons et, suivant les cas, jugeons et proclamons à jamais qu'on doit les considérer comme sans effet et non avenus. 6- Nous ordonnons à tous les princes, comtes et barons feudataires de la Sainte Eglise Romaine, sous peine de la privation de leurs fiefs qu'ils ont reçus de l'Eglise elle-même, et Nous exhortons dans le Seigneur les autres princes et seigneurs chrétiens et leur ordonnons en vertu de la sainte obéissance par respect et pour l'honneur du saint Nom de Dieu, d'observer strictement toutes les choses prescrites ci-dessus, en leur promettant une magnifique récompense de Dieu en retour d'une si bonne oeuvre. 7- Nous ordonnons, en outre, à tous nos vénérables frères, patriarches, primats, archevêques et évêques, et aux autres ordinaires des lieux, en vertu de la sainte obéissance, sous peine de jugement divin et de la condamnation à l'éternelle malédiction, de publier suffisamment dans leurs villes et diocèses respectifs la présente lettre et de faire observer les dites prescriptions également sous les peines et censures ecclésiastiques. BULLARIUM ROMANUM, Titre VII, page 630 |
Remarque à
propos de " l'invention
" de la Corrida :
Tous les auteurs tenant à ce concept ne tiennent pas pour
autant des
propos erronés. En fait leur façon de voir est
différente. Notez que l'
Histoire présentée ici est plutôt celle
des courses de taureaux
considérées dans leur ensemble. C'est ainsi
qu'Élisabeth
Hardouin-Fugier, considérant plutôt la Corrida
"moderne", situe
l'invention de celle-ci un peu avant 1750. Elle fait en effet
une
nette distinction entre ce qu'elle nomme "tauromachies royales" et les
"corridas". Pour moi, il y a continuité et la corrida
à l'espagnole est plus un modèle qu'une
invention. Les deux sont des
courses de
taureaux et relèvent bien d'une seule et même
forme de perversion
archaïque.
Telle que
définie par
Élisabeth, la particularité de la Corrida vient
aussi de ce qu'il
s'agit maintenant d'un commerce... Au fond et contre toutes apparences,
nous
somme
d'accord ! (Retour au
texte)
Remarque concernant divers ages d'or: Certains auteurs situent "l'age d'or" de la corrida à une époque plus ancienne. Il s'agit alors plus exactement du "premier age d'or". Vu de France celui-ci ne nous concernait pas. Ces deux façon de voir sont aussi valables l'une que l'autre. (Retour au texte) |