l est un animal au statut de pacha,
Un rentier, héritier de vaillants aïeuls : le chat.
Autrefois jamais dormeur, ce gardien du grain
de l'homme assurait jadis chaque jour le pain.
A présent au travail Minou n'est plus tenu.
L'indolent ami au culot de parvenu,
gâté au pâté, fait un sport de sa chasse,
une excitation, une fièvre qui passe...
Encore que, peines vitales ou passions,
le monde félin soit un milieu à classes.
La chance de jouir de cette affiliation
ne profite pas au vagabond qui passe.
Un
chat de gouttières un jour alla croquer
le trophée que Minou avait abandonné.
Puis entrepris d'occuper le territoire,
heureux d'y trouver à manger et à boire.
Las ! L'occupant légitime fit scandale :
« T'es ici chez moi ! Vas vite fair' ta malle.
Barbare ! Cette chasse est privée.
L'extérieur t'est entier réservé.»
- «Erreur ! A l'homme tu appartiens.
Quand même le "sauvage" est géré
le décor est à lui réservé,
sauf moi : Il n'accepte que son bien.
Mais où aller ? En ce lieu chat de gouttières
j'ai faim dans mon refuge de vieilles pierres.
Bien pires sont les bois où je suis chat haret,
la chasse réservée, on peut sur moi
tirer !
Je me ferais petit, ne ferais que passer...
Tu as le pâté. Moi, la chasse, c'est assez.»
- «Ben voyons, tu
prétends
donc me prendre mes jeux...
Entre... Ouvre le réfrigérateur un peu,
et dans ma couche dort une très belle chatte,
Tant que t'y est... Là, il faut que je te mate !
»
Sur ces mots, toutes griffes dehors,
voulant rosser le porteur des torts,
bruyamment engage un combat éclatant.
Le maître sortit, vit l’intrus, lui dit : « Vas-t'en ! »
Cette histoire de chasseurs est bien sale.
Comme les hommes, elle n'a pas de morale.