En Amérique du
Nord vivait un colon
se préparant un jour à l'hiver souvent
long.
Les hommes étaient rares dans ces neuves
contrées.
Lui et son voisin aimaient bien se rencontrer,
l'Indien Wôttresajes qu'il vit sortir du bois.
«Holà,
vous vous chauffez déjà Monsieur Dubois
et je vois pourtant
ici un hiver bien doux.»
Au soir le colon,
devant sa soupe au saindoux,
se félicita d'avoir très bien
travaillé:
L'hiver sera donc doux. Le tuyau employé,
lendemain heureux de déposer sa hache,
l'homme se relâche et réduit sa
tâche.
Wôttresajes repassant, il lui dit tout doux:
« Dirais-tu
encore que l'hiver sera doux?
- Eh, que
dire... Plutôt moyen, il me semble...»
L'Indien repartit, l'homme se rhabille en bleus,
crache dans ses mains, reprend vite l'ouvrage
arrêté, coupe, fend le bois et
l'entasse,
se disant qu'après tout mieux valait surtout,
de bois combustible, ne pas manquer du tout.
Comme de coutume, donc le surlendemain,
l'Indien suivait encore le même chemin.
«Hôô!
Il fera très froid, j'en suis sûr maintenant.
- Ha… Mais en quoi et
pourquoi es-tu le tenant
de cette affirmation
? Différente était
Ton
évaluation. Là dessus tu te tais!
- Mais non, mon
pâle ami, c'est élémentaire,
Disait ça
comme ça pour ne pas me taire.
Du tas de ton bois
inspiré par la hauteur
arrive à une
fin et n'en suis pas l'auteur!»
Nul n'est prophète en son pays, nous dit
le dicton,
pourtant crédit à l' exotisme n'est
pas bon.